Quesako ? Entretien avec…
Entretien avec…Cédric Reimel (Ultra-traileur)
Mike : Bonjour Cédric, j’ai pensé à toi pour cette deuxième interview car tu es au cœur de notre actualité au sein du CRC Strasbourg.
Dans un premier temps pour la performance que tu viens de réaliser ce week-end en terre bretonne. Et dans un second temps, pour ton souhait de t’engager un peu plus dans notre association au sein du bureau.
Avant de commencer cet entretien, je dis waouh ! Sacrée performance ce week-end avec l’ultra marin.
Alors, tout d’abord es tu un pur produit bretzel ou nous viens tu d’une autre contrée ?
Cédric : Merci Mike ! Alors non, je ne suis pas un pur bretzel, je suis originaire de Phalsbourg en Lorraine.
Mike : As tu un passé sportif autre que la course à pied ?
Cédric : En fait, j’ai commencé le sport sur le tard. Après avoir fait un peu de tennis, je me suis mis au VTT, puis au vélo de route.
Mike : Tu es au sein du CRC Strasbourg depuis l’été 2021 et tout de suite tu as été à l’initiative de sorties dominicales. On a senti chez toi une vraie passion pour les secteurs natures. Peux tu m’en dire un peu plus pour cette passion du trail et depuis quand la pratiques-tu ?
Cédric : Même si j’ai toujours aimé les balades et les randonnées, j’ai commencé le trail fin 2012, lorsqu’un collègue m’a emmené courir avec lui dans le Kaisersthul, de petites collines du côté de Breisach am Rhein.
Mike : Parlons, de ce que tu viens de réaliser ce week-end avec l’Ultra marin et ses 175kms autour du golfe du Morbihan.
Comment as-tu abordé ta préparation ?
Comment t’es-tu senti au cours de l’épreuve ?
Cédric : Je ne suis pas du tout un adepte des plans d’entrainement, je trouve ça trop rigide et je n’ai absolument pas la volonté de les suivre scrupuleusement. J’ai donc fait à l’envie, c’est à dire une préparation en deux parties avec comme fil rouge, les entrainements du mardi avec le CRC. La première partie, typée trail, aboutissait au Défi des Seigneurs (80km à Niederbronn les Bains au début du mois d’avril) qui était pour moi, non pas une course, mais une sortie longue de préparation. La deuxième partie était beaucoup moins marrante, elle était axée sur du volume sur terrain relativement plat.
Dans l’ensemble, je me suis senti vraiment bien sur toute la course, avec tout de même une petite frayeur gastrique au ravito des 50km et l’impression de ne plus avancer les derniers km. Aucun coup au moral, aucun gros bobo et mes deux petites femmes sur le parcours, donc pour résumer une course parfaite .
Mike : Je sais que tu as fait la diagonale des fous à la Réunion il y a quelques années. Difficile de comparer deux épreuves. Alors, si tu avais à caractériser avec trois mots chacun des deux ultras dont tu as pris part. Lesquels seraient-ils ?
Cédric : La Diagonale est magnifique, unique et populaire. L’Ultra Marin est magnifique (aussi…), au bord de l’eau et pas si plat finalement.
Mike : Si tu avais une épreuve sportive à nous conseiller et abordable à tous. Quel serait ton coup de cœur ?
Cédric : Pour le coup je suis de très mauvais conseil, car je n’aime pas trop participer aux épreuves sportives… Je pense que le coup de cœur est propre à chacun, je dirais qu’il faut déjà se connaitre pour savoir ce que l’on a envie de faire vraiment (route ou trail, long ou court) puis chercher un objectif qui nous donne vraiment envie (UTMB, marathon de New York) et se donner les moyens pour y arriver. Par exemple, j’ai choisi ces deux ultras parce qu’ils avaient un sens pour moi et quand je me suis décidé à m’inscrire pour la Diagonale des Fous, je n’avais jamais couru d’ultra…
Mike : Une nouvelle fois, je renouvelle mes congratulations pour ces épreuves et je repasse sur quelques questions d’ordre un peu plus privées.
As tu un hobby autre que sportif ?
Cédric : Merci beaucoup ! Ce n’est pas un hobby mais j’aime voyager.
Mike : Si tu pouvais rencontrer un athlète, un musicien et un acteur, lesquels choisirais-tu ?
Cédric : Désolé, je n’ai pas vraiment d’idole…
Mike : Pour finir cet entretien, je tenais à te remercier pour les initiatives que tu prends en faveur de notre association.
Et je te laisse le mot de la fin quel qui soit.
Cédric : Je remercie tous les membres du club pour la bonne ambiance et si tout va bien je proposerais à nouveau des sorties trails ouvertes à tous à partir du mois d’août . Kenavo


Diverses courses dont j’ai pris part ces années passées.
- 2022, Ultra Marin, 175km/1430D+, 27:16:08 ;
- 2022, Défi des Seigneurs, 81km/2920D+, 11:05:37 ;

- 2021, Ultra Marin, 175km/1380D+, abandon sur blessure au km 50 ;
- 2016, Diagonale des Fous, 165km/10000D+, 42:16:04 ;
- 2016, Raid 97.4, 101km/4500D+, 20:48:46 ;
- 2016, Cross du Piton des Neiges, 13km/1950D+, 02:53:56
- 2015, Mafate Tour Trail, 75km/4000D+, 12:53:17 ;
- 2015, Trail des Marcaires, 50km/2190D+, 06:37:46 ;
- 2015, Thur Trail, 28km/1190D+, 03:17:50 ;
- 2014, Trail du Haut-Koenigsbourg, 24km/850D+, 02:39:09 ;
- 2013, Les Crètes Vosgiennes, 33km/960D+, 03:54:48 ;
- 2013, Trail de la Hasel, 28km/1150D+, 03:22:46.

Un extra sur cet article avec un petit récit de son aventure à l’Ultra marin.
Tout d’abord, une petite présentation de cette course prise sur le site de l’orga.
https://www.ultra-marin.fr/grand-raid-ultramarin
C’est l’épreuve reine de l’Ultra Marin : les coureurs longent le Golfe du Morbihan pour faire une boucle d’une seule étape de 175km depuis le port de Vannes. À la mi-course, les coureurs monteront à bord de bateaux semi-rigides pour une traversée hors du temps entre Locmariaquer et Arzon. Nouveauté en 2022, le parcours du Grand Raid emmènera les coureurs côté océan jusqu’à Sarzeau, avant de reprendre le tracé historique sur le GR 34.
Courant dans les paysages magnifiques qu’offre le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan, les coureurs auront maximum 42 heures pour franchir la ligne d’arrivée à Vannes.
Le parcours emprunte à 80% les chemins du Golfe balisés par le conseil départemental du Morbihan et les coureurs pourront se ravitailler sur le parcours.
L’épreuve étant en semi auto-suffisance, chaque traileur devra être autonome sur le plan alimentaire et disposer de suffisamment d’eau entre la quinzaine de kilomètres qui sépare les différents ravitaillements.
À la fin de ses 175 kilomètres d’effort, les coureurs pourront profiter d’une arrivée à Vannes dans le cadre magnifique qu’ils ont laissé depuis le départ vendredi soir.




Mon Ultra Marin : le départ est donné à 18h00 sur le port de Vannes, nous sommes environs 1200 coureurs, répartis en plusieurs sas qui n’en formeront plus qu’un dès le signal donné. Je suis placé dans les 200 à 300 premiers. Je suis ma feuille de route et je fais un départ mesuré. Après un bain de pieds, du fait d’un passage recouvert par la marée, j’arrive au premier ravito du km 26,8 en 02h46. A partir de là, ma stratégie, que je tiendrais jusqu’au bout, est de marcher dès que le chemin s’élève ou que j’en ressens l’envie. Le coucher de soleil sur le Golfe est magnifique ! J’arrive au ravito du km 50 en 05h59 et après avoir bu un verre de St-Yorres, je commence à avoir des nausées, la colère me gagne un peu, sachant que j’avais abandonné sur blessure au même endroit l’année passée… Bref, je me calme, prends le temps de marcher, de boire un verre de Breizh Cola, de m’alimenter tranquillement et enfin tout rentre dans l’ordre. Je repars confiant et désormais certain que je terminerais cette course. Il fait nuit et je fais mon petit bonhomme de chemin à bon rythme, même si je dois le reconnaitre, ce trail est assez casse pattes et impose de nombreuses relances. J’arrive dans le port de Locmariaquer au km 80, où le temps de course est interrompu afin de permettre aux coureurs de prendre un bateau pour rejoindre l’autre rive de l’embouchure, en 10h34 soit 46′ d’avance sur mes prévisions ! Là encore, les km défilent et se ressemblent, je suis en forme, de bonne humeur et tout va bien ! Les paysages sont superbes et les chemins variés, mais toujours aussi cassants. Ma femme et ma fille m’attendent au ravito du km 118 et me rejoignent également au ravito du km 147, que du bonheur ! J’alterne toujours marche et course, mais vers le km 168, je marque un peu le pas et j’ai vraiment l’impression de ne plus du tout avancer. La fin est proche alors « nou tien bon, nou larg pas ». La flamme rouge du dernier km me donne des ailes alors j’accélère. Mes poulettes m’attendent et je franchis avec ma fille, cette ligne d’arrivée que j’avais laissée 27h16 plus tôt, soit 02h29 de mieux que mes prévisions. Je suis le 196ème des 762 finishers et j’ai enfin droit à ma galette saucisse ! En résumé une course parfaite, dans un endroit splendide et surtout avec les personnes que j’aime le plus au monde. What else?
