La SaintéLyon 2019

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Le weekend du 30 Novembre et 1er décembre 2019, une troupe de 15 personnes se retrouve le temps d’un weekend pour participer à la mythique SaintéLyon :

  • Florent, Maxime et Yannick sont engagés sur la distance reine de 76km reliant Saint-Etienne à Lyon
  • Emiline, Pauline et son frère Maxime vont attaquer les 44 derniers kilomètres
  • Cyrille, Sébastien et Thomas D représentent le premier relais à 3 (32-22-22km)
  • Gaëlle, Stéphanie S et Adellen, le second relais à 3 (32-22-22km)
  • Stéphanie G, Julian, Delphine et Thomas C, le relais à 4 (18-14-22-22km)

Récit croisé d’un weekend et d’une nuit vu par Maxime, Stéphanie S et Pauline sur les différents formats.

14h30. Maxime : Le mini-bus parti en premier ce matin arrive à Lyon, c’est l’occasion pour cette partie du groupe de profiter du Salon du Trail Running à proximité de l’arche d’arrivée, de découvrir d’autres courses et de faire quelques emplettes en attendant le reste du groupe.

16h00. Maxime : On est maintenant tous réunis à la Halle Tony Garnier, les dossards sont récupérés, quelques emplettes ont été faites sur les stands partenaires. Il est temps de faire la photo du groupe sous l’arche d’arrivée, tous propres et avec le sourire !

20h00. Maxime : Les pâtes bolo sont mangées, les sacs et les coureurs sont prêts. C’est l’heure de partir. Les 3 solos 44km se rendent à la halle pour prendre la navette, les autres rejoignent les véhicules pour un trajet (avec quelques contre temps surprises) pour Saint-Etienne.  On notera notamment l’anecdote de Gaelle pour rejoindre sa voiture dans un parking : « je sais plus ou j’ai mis le ticket, soit il est à l’appart soit dans la voiture ! « , un peu de stress avant le départ pour trouver le sésame qui fut au final au logement. On mentionnera également un second aller-retour au logement pour une paire de gant oubliée … dans la voiture !

21h00. Pauline : Nous voilà avec Emiline et mon frère dans la navette qui nous emmènera à notre départ à Sainte-Catherine. L’excitation est à son comble dans le bus, tout le monde est pressé d’enfin se lancer après ces semaines de préparation. Nous arrivons à Sainte-Catherine sous un temps encore sec et rejoignons une tente chauffée en attendant de se rendre dans le SAS de départ.

21h30. Maxime : Le parc exposition de Saint Etienne est noir de monde, on est plus que 9 du groupe. Chacun prépare ses affaires, peaufine sa tenue, dépose le sac à la consigne et on attend ensemble le début.

22h45. Maxime : On accompagne les relayeurs de Sainte-Catherine vers leur navette en allant vers notre départ. On s’encourage une dernière fois et on se place sur la ligne de départ, 45min avant. L’arche de départ parait à la fois près et loin, une foule importante nous sépare de la ligne.

23h30. Pauline : Avec un peu de retard pour cause de speaker très bavard, nous partons dans la dernière vague de la Saintexpress. Au loin, un long serpent de lampes frontales se dessine et nous montre les premières montées qui nous attendent, c’est magnifique! On profite du temps sec car on sait que ça ne durera pas.

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23h30. Maxime : Le départ est donné pour la première vague de la SaintéLyon. On attend notre tour. La météo est encore sèche et plutôt clémente, on a de la chance pour le moment.

00h10. Maxime : Départ de la 5ème vague, la nôtre. Cette fois ci c’est parti ! Gaëlle et Stéphanie G. sont devant nous et on les perdra très vite de vue. Après les quelques premiers km, on quitte la lumière et la route de Saint-Etienne pour attaquer le premier sentier. La pluie fait son apparition et sera ininterrompue pour toute la nuit. Le sol est humide et déjà glissant.

00h30. Stéphanie : Après avoir souhaité bon courage aux copains, Delphine, Seb et moi arrivons à Sainte-Catherine en bus. J’ai le mal des transports et je suis subitement prise de violentes nausées et vomissements. J’enrage. Pourvu que ces vertiges cessent, hors de question de ne pas prendre le départ ! Il commence à pleuvoir, il fait froid dans ce bus. Je me recroqueville sur moi-même pour tenter de limiter le froid et les nausées. Plusieurs heures s’écoulent ainsi, durant lesquelles on voit arriver des coureurs ayant fini leur relai ou qui abandonnent. Ils sont trempés, épuisés, tremblants de froid et couverts de boue, parfois blessés, emmitouflés dans leur couverture de survie. Peu rassurant pour nous !

01h00. Pauline : J’arrive au premier ravitaillement, j’y retrouve mon frère. La pluie a fait son apparition depuis un peu plus de 30 minutes, mais je suis encore au sec. Je suis partie plutôt tranquille histoire de pouvoir maintenir le rythme pour la nuit. Les sensations sont bonnes, je suis confiante. Un verre d’eau et je repars après avoir donné rdv à mon frère au ravitaillement suivant à mi-course.

02h30 Maxime : Km18 : Saint-Christo-en-Jarez, premier ravitaillement, déjà plus de 2h de course, nous avons perdu de vue Yannick mais je suis toujours avec Florent. Le ravito est noir de monde, difficile de se faufiler pour attraper quelque chose mais on arrive à mettre la main sur une boisson et un morceau de nourriture. On est déjà trempés, la pluie bat son plein et ne faiblit pas, le sol ravagé par les milliers de personnes devant nous est très boueux et humide, on s’enfonce déjà par endroit jusqu’à la cheville, les chaussettes étanches nous sauvent la course, on le sait déjà ! (Merci Endurance Shop !).

02h45 : Pauline : Ravitaillement de Soucieu-en-Jarrest, la mi-parcours est là. Le ravitaillement se fait dans un gymnase, on profite tous d’être enfin un peu au sec et au chaud. Ma veste n’est plus vraiment imperméable, je suis trempée mais j’arrive à me maintenir au chaud en courant, les pieds sont au sec grâce à mes supers chaussettes, et au final tout va plutôt bien. Je croise mon frère et lui dit de partir devant à son rythme car je vais bien et je sais que j’irai au bout. J’en profite pour suivre l’avancée des relayeurs et de nos 3 courageux.
Je repars pour la deuxième moitié que je connais pour l’avoir faite l’année dernière, même si l’état du terrain et la distance déjà parcourue ne vont pas la rendre facile.

04h30 : Pauline : J’arrive au ravitaillement de Chaponost. Les conditions sont vraiment difficiles, les coureurs déjà passés devant nous ont rendu le terrain quasi impraticable, des mares d’eau et de boue se succèdent, on ne peut pas toutes les éviter, et surtout pas cette flaque horrible juste avant l’entrée dans Chaponost où l’eau nous monte jusqu’aux genoux. Les chaussettes imperméables ne lui résisteront pas. Je pense à tous les coureurs qui vont y passer peu après et vont avoir droit à un terrain encore plus compliqué à traverser.
J’arrive dans le gymnase avec pour seul but de vider l’eau de mes chaussettes, et je suis hyper étonnée à ce moment-là de tomber sur Emiline frigorifiée dans le gymnase. Le froid devient plus difficile à gérer maintenant que les pieds sont aussi mouillés, on se réchauffe comme on peut avec soupe et thé.
Je propose à Emiline de ne pas trop trainer histoire de ne pas avoir trop froid. On repart ensemble pour les 11 derniers km. Il nous reste majoritairement du bitume donc plus beaucoup de portions de boue, même si ces petites portions se sont transformées en véritables torrents d’eau…

04h40. Stéphanie : Difficile pour nous de gérer cette attente sans nouvelles. Seb est déjà parti prendre le relai de Cyrille. Après avoir accueilli Gaëlle frigorifiée et Julian tout sourire, Delphine et moi nous lançons. Les premiers kilomètres sont une libération après cette longue attente. Ça y est, on y est ! Je ne sens plus ni la fatigue ni les nausées, seulement l’adrénaline du moment. Les conditions sont difficiles : il pleut à verse, il fait plus froid que je n’aurais pensé, et on évolue sur un terrain de plus en plus boueux et glissant. Je suis déshydratée et je n’ai plus rien dans l’estomac, j’espère ne pas trop subir cette course. On avance pour se réchauffer. Le rythme est lent avec l’épaisseur de la boue mais on essaye tant bien que mal de dépasser. Je me sens coupable de doubler tous ces coureurs fatigués, bien plus méritants que moi qui ne suis que relayeuse. Je pense à Florent, Max et Yannick, j’espère qu’ils tiennent bon.

 

05h30.Maxime : Km 32 : Sainte-Catherine, 2eme ravitaillement, nous venons d’achever une portion très compliquée : beaucoup de dénivelé technique, tant positif que négatif et toujours dans la boue ! Impossible de courir ou d’aligner la moindre foulée dans ces conditions même pas à la descente, on avance lentement, on se refroidi à cause de l’humidité, le brouillard apparu sur cette portion nous occulte la vue, et je sens l’eau ruisseler le long de mes bras jusqu’aux gants trempés qui me glacent les mains. Le ravito était indispensable à ce moment-là. Le moral est au plus bas pour ma part, Florent relativise encore. Le paysage apocalyptique de cet endroit n’aide en rien. Brouillard, pluie, boue, froid humidité, et de nombreuses personnes dans le dur. Les quelques tentes protègent les denrées du ravito mais rien pour s’abriter. J’ai froid, je prends un thé chaud mais il ne suffit pas, je suis trempé jusqu’aux os. Je sais que je dois absolument me changer ici pour espérer continuer. Je me change, doucement, les mains glacées et tremblantes, ayant du mal à ôter les vêtements trempés et collants, nouveau t-shirt et veste étanche cette fois ci pour continuer. Je rallume pendant ce temps mon téléphone et cherche de la motivation dans les quelques messages et échanges qui seront déterminants pour la suite. Les affaires trempées ne rentrent plus dans le sac, je ne réfléchis pas trop, je mets le coupe-vent au tour du cou et le t-shirt que je viens d’enlever part à la poubelle, pas le choix. On repart de Sainte-Catherine, on sait que c’est le tournant de la course, on a toujours froid, on est sous la pluie, les pieds dans l’eau et la boue, mais on sait maintenant dans notre tête qu’on ira au bout ! On se dit avec Florent qu’il faut au maximum courir pour rester au chaud. Je retrouve la motivation et je rebooste Flo, rendre la pareille de la motivation qu’il m’a apporté juste avant le ravito, très naturel cette course à 2. On sait aussi qu’on restera ensemble jusqu’au bout pour avancer à deux, dans les hauts et les bas de chacun. Les rares portions de bitumes sont adulées par tout le monde pour enfin courir un peu ! Il fait toujours nuit, les sentiers sont de plus en plus mouillés et l’eau monte, parfois jusqu’au mollet. On avance difficilement et lentement vu les conditions.

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06h00. Stéphanie : On arrive à notre ravito, non abrité. Difficile de décrire l’atmosphère surréaliste qui y règne. Le brouillard nous enveloppe, la pluie s’intensifie. Une file de coureurs tremblotants attend la navette des abandons. Un homme titube à côté de moi en essayant de changer sa chaussette sous la pluie et dans la boue. Il me confie d’une voix désespérée « c’est zéro plaisir, c’est un calvaire ». Delphine et moi repartons. On s’est arrêtées trop longtemps, on tremble de froid, trempées jusqu’aux os. Je ne sens plus mes doigts. Personne ne parle, on est loin de l’ambiance trail habituelle. Les coureurs semblent tous lutter pour avancer, je ne vois aucun sourire. J’aperçois un coureur entièrement habillé de sacs poubelles, un autre enveloppé dans sa couverture de survie, plusieurs arrêtés sur les côtés, qui semblent incapables de faire un pas de plus. Un cortège de zombies boueux errant dans la brume. Les mares de boue et les ruisseaux de pluie s’enchaînent. Contre toute attente, les passages sur bitume sont les plus agréables. Delphine est à mes côtés, heureusement qu’elle est là ! On aperçoit le magnifique ballet des frontales dans la nuit au détour d’un virage.

06h15. Pauline : Nous voilà en bas de l’escalier infernal, bizarrement j’ai eu beaucoup moins de mal à le descendre cette année que l’année dernière avec moitié moins de km dans les jambes. Finir la course en duo avec Emiline fait du bien, on se motive, on arrive encore à courir, on est même plutôt en forme. Petit passage au bord de l’eau, puis nous montons sur un pont qui nous fait voir le musée des Confluences, l’arrivée est toute proche! Nous arrivons devant le musée, synonyme de dernier km, l’émotion monte, mais le chemin aussi. Dernière petite bosse sur le 2ème pont avant d’attaquer la dernière ligne droite.

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06h30 : Pauline : La halle Tony Garnier se dessine devant nous, le tapis bleu puis l’arche. On y est enfin! Le soulagement d’en avoir fini, la fierté, voir les copains présents à notre ligne d’arrivée, se rendre compte de tout chemin parcouru, tout ça mélangé me fait verser quelques petites (ok, grosses) larmes. C’est assez irréel d’arrêter la montre et de voir que c’est le matin et qu’on a vraiment passé toute la nuit à courir sous la pluie.
On récupère nos médailles et nos jolis tee-shirts de finisher et on file se réchauffer sous une bonne douche. *photo arrivée*

07h00. Maxime : Km 41 : Saint Genou. Ravitaillement léger, une boisson rapide, un encas léger, l’occasion de se laver les mains et rincer la boue et on continue d’avancer, il ne faut pas perdre l’objectif de vue, on est à 7h environ de course. Je vois les messages sur la montre, j’apprends que les solos 44km sont bien arrivés, que les relais progressent, que les messages d’encouragements commencent à nous parvenir pour ceux à distance qui se réveillent et nous suivent. Ça fait du bien et ça motive !

07h45 ? Stéphanie : L’aube commence à se lever, j’ignore l’heure qu’il est, j’ai trop froid pour regarder ma montre. On comprend qu’on arrive vers le village de Soucieu en Jarrest, la fin de notre étape. L’impatience d’en finir nous fait accélérer de plus en plus, notre sprint final est interminable.

8h15.Stéphanie : Fini pour nous. On retrouve Adellen et Thomas C qui prennent le départ sans tarder, ainsi que Seb et Steph G. L’attente a été éprouvante, ils sont épuisés. On s’emmitoufle dans nos couvertures de survie après s’être changées à la hâte sous la pluie. Direction Lyon où on retrouve Thomas D qui savoure la bière et les nouilles instantanées de la victoire.

08h30 : Pauline : De retour à l’appartement, on retrouve Cyrille, Gaëlle, Julian et mon frère. Impossible pour nous d’aller nous coucher de suite, on se refait notre course, on prend des nouvelles de ceux qui sont encore en pleine galère, on les motive de notre mieux.

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09h00. Maxime : Km 54 : Ravitaillement de Soucieu en Jarrest, reste 22km. Il fait maintenant jour, on est à presque 9h de course. On atteint un gymnase, chauffé mais salis par la boue. On trouve une table pour poser nos sacs, on en profite pour changer des vêtements, le tour de cou et bonnet pour ma part suffiront car les vêtements que j’ai changés auparavant sont encore à peu près secs ! On échange quelques mots avec les finishers du jour, avec les autres qui nous suivent, par messages. On n’oublie pas de se ravitailler, et on repart tranquillement pour Lyon, avec l’arche en tête. La pluie a cessé et il fait jour, c’est une course qui change d’aspect à ce moment, la nuit est derrière nous.

10h30. Stéphanie : On accueille Adellen et Thomas C qui passent l’arche d’arrivée. Objectif presque atteint, les relais, ainsi qu’Emiline, Pauline et son frère, sont tous arrivés au bout de l’aventure ! On pense très fort à Florent, Maxime et Yannick, toujours en course. Ils arriveront eux aussi au bout, immense respect à eux pour leur détermination et leur force mentale qui nous a tous impressionnés !!!

11h00. Maxime : Km 64 : Dernier Ravitaillement de Chaponost. La portion qui vient de passer nous a rappelé que nous faisions une course. Jusque-là le corps suivait, on marchait beaucoup dans la boue, 20km avant la fin on a commencé, Florent comme moi, à sentir le physique flancher. Les jambes sont lourdes et endolories, les pieds humides et froids, et ça devient dur d’avancer. On se motive, « une descente, on essaye de courir », à tour de rôle dans le lièvre et le suiveur et ceci jusqu’au bout. Je suis dans le dur jusqu’à ce ravitaillement. On profite donc une nouvelle fois de ce gymnase, au chaud, avec de nombreux choix de nourritures et boissons, les bénévoles sont tops, et ce sera le ravitaillement le mieux de la course en terme de qualité, on en profite. C’est reparti pour la fin.

11h05 : Pauline : Après une petite heure de sommeil, on se prépare à partir accueillir Max et Florent à leur arrivée. On croise les relayeurs qui rentrent se coucher, la nuit a vraiment été longue pour eux aussi, leurs visages sont bien marqués!

11h30. Maxime : Les derniers kilomètres sont terribles, la pluie a cessé mais les sentiers sont des ruisseaux, on a de l’eau / boue parfois jusqu’aux genoux, ravagés par la dizaine de milliers de trailers qui sont passés avant nous. On cravache à chaque pas pour avancer, on lève la tête autour de nous et on voit tous les autres participants marcher comme nous et s’en sortir comme ils peuvent, on échange de plus en plus avec les autres galériens puisqu’il nous reste que ça pour avancer. On s’approche doucement de Lyon, et les panneaux défilent kilomètre après kilomètre.

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12h00. Maxime : Km71 : dernière grosse montée de la course, sur le bitume dans une petite ville de la périphérie Lyonnaise. On se soutient avec les participants d’à côté. On « rigole » en pensants aux élites qui se battent à coup d’allure de course sur cette portion difficile et on se rend compte de leurs exploits. (Les mecs ils vont juste 2 fois plus vite que nous quoi ! hallucinant !) Le parcours est toujours vallonné, avec en prime un bel escalier à 3km de la fin,on le descend, avec notre démarche ridicule, on voit les autres galérer tout autant, certains y vont même en marche arrière ! On relativise et vise le but. C’est l’entrée sur Lyon, on voit le Rhône, les ponts, et le musée que l’on va contourner, les derniers kilomètres sont à portée de jambes. Je suis beaucoup sur le téléphone, je soutiens aussi Yannick qui est 5km derrière dans le même état que nous à marcher. On passe le premier pont, puis le deuxième, on voit enfin le panneau du dernier km. Ça y est on commence à se rendre compte et à profiter des derniers instants. Le public s’intensifie et nous encourage, impressionnés par la « performance » ou peut-être la « stupidité » de ce défi.

13h14 : Pauline : On est depuis quelques minutes pile en face de l’arche à les attendre, appareils photos prêts, on les attend, on sait qu’ils sont tout près et…les voilà qui entrent dans la halle…

13h15 : Maxime : Km76 : Halle Tony Garnier, Lyon, ligne d’arrivée. On s’approche de cette arche, en courant, on sait que quelques-uns de nos coéquipiers du CRC nous y attendent, ça fait chaud au cœur, on sait que les autres ne sont pas loin ! On sent l’émotion monter (spéciale dédicace à Anne ☺), on regarde les photographes, on aborde le dernier virage et ça y est, on franchit cette ligne d’arrivée méritée, après 13h05 de course, de galère, de difficultés, de conditions dantesques, de pluie et surtout de BOUE, c’est le mot marquant de cette course ! On se félicite avec Florent, on peut être fier de notre aventure, on l’aura fait, à deux et heureusement.

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13h20. Maxime : Très vite on rejoint Gaëlle, Pauline et son frère Maxime, qui nous attendent en face de l’arche et nous accueillent en immortalisant le moment, on a le sourire, la pression redescend, on reste sur notre nuage ! Très content d’être reçu par des têtes connues, c’est rassurant. Je pense aussi à toutes les autres personnes qui nous ont aidés et soutenus.

13h30 : Maxime : On continue notre chemin pour récupérer la médaille, le T-shirt avec écrit 76km dessus qui sera une fierté, et le ravitaillement final. On récupère le sac de consigne, on constate à quel point on est sale et couvert de boue et on se change, rapidement pour attendre Yannick qui va en finir lui aussi avec cette aventure.

14h30. Maxime : On récupère Yannick que l’on a failli louper car il était caché sous ses vêtements et la couverture de survie, on le laisse récupérer ses affaires et sa fin de course, on profite d’une boisson, on échange sur nos ressentis, relais, 44km, 76km et on refait déjà la course. On a tellement de chance d’être bien accueillis qu’ils nous ont même prévus la voiture pour nous ramener au logement ! Big up à vous d’avoir pris sur votre temps et récup et de penser à nous d’autant plus que la nuit vécue par vous aussi était affreuse ! On a la chance d’avoir un super groupe au CRC car je suis sûr que d’autres l’auraient aussi fait.

15h00. Stéphanie : Les patiences ont été mises à rude épreuve sur les relais. Heureusement que le groupe était d’un tempérament positif et conciliant, un groupe moins soudé aurait explosé. Pour ma part, ce relai a été particulier : très peu physique car on ne pouvait que peu courir, mais très éprouvant compte-tenu du manque de sommeil, de l’attente et surtout de la météo. Sur le moment, les avis sont unanimes : plus jamais la Saintélyon !! …mais le lendemain, après une merveilleuse nuit de sommeil réparateur, certains se surprennent à être retentés par l’aventure l’an prochain, sur des formats solo uniquement, bien moins contraignants… même si on se demande tous ce qui peut bien pousser des gens a priori sains d’esprits à s’infliger pareille torture (dixit Cyrille : « faudrait mettre un sociologue là-dedans »). Cette longue nuit a été une expérience humaine hors du commun, un instant suspendu, un formidable moment de partage et de solidarité avec les copains du CRC.

16h00 : Maxime : On arrive à l’appartement loué pour le weekend en voiture avec une place devant la porte d’entrée, s’il vous plait ! Ils ont trop gérés et pensés à nous nos camarades du comité d’accueil de fin de course ! Même à 6, la voiture aura été grandement appréciée par tous. C’est l’heure de profité d’un brunch pour le dernier ravitaillement. On s’octroie même une petite sieste d’une petite heure et demi avant d’attaquer les festivités du soir.

19h30 : Maxime : Après une sieste pour ma part et une démarche à faire rire tout le monde, c’est vraiment ce moment ou j’ai le plus eu du mal à mettre un pied devant l’autre. Tout le groupe se retrouve en fin de cette nuit & journée remplie de souvenirs pour partager autour d’un verre et d’un bon repas (merci à tous pour l’organisation) les ressentis, les anecdotes, les expériences vécues singulièrement par chacun et chacune et l’on refait la course avec en tête que le copain a également vécu une expérience inoubliable !

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19h30 : Maxime : On marque ici la fin des nombreuses heures sans réel sommeil. Une nuit grandement méritée et réparatrice nous attends avant d’entamer le retour à la maison le lendemain.

Résultats :

  • Maxime ROUGET, 44km solo, 06h09m54s, 1489 e / 3063 finishers, 3326 partants
  • Pauline ROUGET, 44km solo, 06h55m43s, 2292 e / 3063 finishers, 3326 partants
  • Emiline THOURET, 44km solo, 06h55m44s, 2293 e / 3063 finishers, 3326 partants
  • Cyrille NOCUS, Sébastien MULET, Thomas DREYFUS,
    76km relai à 3, 08h29m08s, 53e / 151 finishers, 154 partants
  • Gaëlle LOIRE, Stéphanie STEHLI, Adellen AHMED,
    76km relai à 3, 10h40m10s, 130 e / 151 finishers, 154 partants
  • Stéphanie GRASS, Julian MURGIA, Delphine HERZOG, Thomas COZ,
    76km relai à 4, 10h45m27s, 232 e / 284 finishers , 291 partants
  • Florent DANIEL, 76km solo, 13h05m07s, 3495e / 4468 finishers, 5682 partants
  • Maxime SCHWEYER, 76km solo, 13h05m09s, 3496e / 4468 finishers, 5682 partants
  • Yannick MORILHAT, 76km solo, 14h23m27s, 4062 e / 4468 finishers, 5682 partants