Aller-Retour Givré
En ce 1er weekend de décembre c’est le moment de la Doyenne des courses de Trail : la SaintéLyon. 68 éditions, plus de 15000 participants chaque année sur pas moins de 8 formats de course. Il y en a pour tout les goûts.
Une course bien connue du club qui y avait organisé un voyage en 2019. Stéphanie , Julian, Delphine, Thomas, Adellen, Sébastien, Gaëlle et Stéphanie avaient pris part au relais. Florent et Maxime étaient sur la SaintéLyon Classique (78km), Pauline et Emiline avaient couru la Saintéxpress (44km). En 2021, Maxime et Thibault s’étaient également challengés sur la Saintéxpress pendant que Julie s’essayait à la Saintésprint (22km).
Depuis 3 ans, une nouvelle course est venue compléter ce long weekend d’hiver. On laisse Alexandre vous expliquer son périple sur ce nouveau format.
L’aventure commence sur un coup de tête, un soir. Comment finir ma 20aine en beauté ? Me vient alors l’idée de la SaintéLyon qui tombe juste à la bonne date, comme une coïncidence. Après quel parcours ? le 44km ? le 78km et son attente interminable à Saint-Etienne ? Déjà fait. Si je m’engage c’est pour vivre quelque chose de diffèrent…aller le 156km.
Le concept : un aller-retour entre Saint-Etienne et Lyon. Un départ à 9h de Lyon le samedi pour l’aller puis un retour avec la SaintéLyon classique et son départ à 23h30 de Saint-Etienne (bon 45 à cause de riverains récalcitrants).
La prépa spécifique aura été courte. Le week-end CRC au Gaschney, un week-end bloc à La Clusaz, la Bellemontée et les entraînements du CRC. Après j’ai fait l’UTHK (106km/4500mD+) début septembre donc je compte là-dessus.
En ce 3 décembre, je m’engage donc avec 300 autres déglingos dans une aventure qui tiendra toute ses promesses.

La météo est plutôt clémente jusqu’au rayon de soleil du km30. Mais les averses guettent et la neige se montre sur les sommets. Attention au retour !!! L’ensemble est bien organisé. Les ravitos bien que moins nombreux que pour le retour (trois contre cinq au retour) sont abondants, variés et au chaud. Je prends mon temps, de toute façon le chrono de l’aller n’est pas décompté pour le classement officiel. J’en profite pour faire chauffer Instagram et ainsi transmettre un peu ce que je vis.


Au km55 la nuit tombe, il est temps d’allumer la frontale. Les conditions se compliquent. Le brouillard rappelle la Bellemontée, en pire car peu de monde devant donc pas de repère. Je fais un bout de chemin seul orienté par ma montre dans laquelle j’avais chargé le parcours (le balisage est axé sur le retour, très peu de panneaux et de rubalise dans le sens aller). Les tronçons routiers sont dangereux. Difficile de se faire voir dans la nuit et dans le brouillard.
J’arrive à Saint-Etienne après 11h30 d’une balade bien sympathique.

J’entame une partie essentielle, la récup en vue du retour. On a le luxe d’avoir un espace dédié pour nous en retrait du bruit ambiant. Au programme : passage au massage, repas bien mérité et repos.
Après 3h de pause c’est réparti pour un tour, enfin un retour 😅. Petit cadeau : le départ tout devant avec les élites , un moment particulier !!!!

Du Km78 au Km98 (20 premiers Km du retour) tout se passe bien, je me laisse entraîner par le flux de coureurs de la SainteLyon qui ne cesse de me dépasser.
Malheureusement, l’euphorie ne dure qu’un temps. Ce n’est plus la même mayonnaise qu’à l’aller. On est maintenant plus de 7000 gugus au départ + les relais. J’aurai finalement toujours du monde devant comme derrière moi. La météo n’est plus la même non plus : de nuit, entre brouillard à couper au couteau et averses de pluie et neige mêlées, le corps souffre et se transit doucement de froid. Le parcours est devenu boueu à souhaits. Certains sentiers se sont transformés en rivière.
Il y a énormément de monde aux ravitos. Les trois premiers du retour sont à l’extérieur, dans le froid et sous la pluie. Conséquence, les arrêts sont express.

Doucement le rythme diminu, la marche est plus régulière et je cours de moins en moins vite. Au Km134 c’est le premier ravitaillement du retour au chaud, dans un gymnase. J’ai 1h d’avance sur la barrière horaire. J’ai donc un peu de temps pour récupérer, me réchauffer. Quelques victuailles pour l’alimentation puis passage sous une couverture chauffante pour me réchauffer. C’est cependant insuffisant. Les tremblements ne s’arrêtent pas. Le médecin de la croix rouge me propose un chasuble fait de morceaux de couverture de survie pour tenter de conserver la chaleur corporelle. Elle me dit « Repartir c’est inconscient !!! Mais tu es jeune !! Profites-en !!! Vas y !!! « .

C’est donc comme un bibendum que je repars pour les 22 derniers kilomètres avec un mince espoir de rallier l’arrivée.
Mais bonne surprise, ça passe juste juste au dernier ravito. Je repars à 1min de la barrière horaire et la pluie refait son apparition pour finir en beauté les 13 derniers kilomètres. Lyon se montre enfin, le Rhône, la Saône. Fini la boue, la pluie, le froid. C’est bizarrement sans grandes émotions que je passe la ligne d’arrivée. Le corps est meurtri et transit de froid mais je suis ravi de ma connerie. Cependant dommage de finir seul. A plusieurs c’est plus intense, plus chaleureux. Les prochaines courses ne devront plus se faire comme ça.
Portable out !! Il n’y aura pas de photos Finisher d’autant plus que le rangement est en cours à la Halle Tony Garnier. Je suis doucement poussé vers la sortie. A peine le temps de récupérer le lot Finisher et le repas d’après course.
Mais l’essentiel est là : je suis Finisher de la LyonSainteLyon 2022.
La LyonSaintéLyon en chiffre :
- 155,7km / 4473m D+ (76.7 km à l’aller / 2400mD+ et 78km au retour / 2073mD+)
- 308 partants (291 hommes / 94,5% et seulement 17 femmes / 5,5%)
- 212 Finisher / 68% (201 homme / 69% et 11 femme / 65%)
- Pour ma part une 211ème place en 16h40min20s (+ aller non compté en 11h30)
- Vainqueur homme : 3eme victoire en 3 ans pour casquette verte (Alexandre Bouteix) avec 9h à l’aller et 7h12min53s au retour
- Vainqueur femme : 11h10 à l’aller puis 10h55min06s au retour

Auteur : Alexandre BIENAIME.
Décembre 2022